Kagerou Daze I : In a daze

Chap. 4 - Kisaragi Attention

"Bonjour Momo. Aujourd’hui encore tu es ravissante !!" "Oui euh… merci" Je m’inclinai légèrement et m’en allai aussi vite que possible. En comptant celle-là, c’était la trente-septième fois que je le faisais… Si j'empruntais le même chemin que les autres élèves afin de me rendre à l’école, je gagnerai sûrement du temps, mais faire un détour en prenant cette route me permettait de passer par la rue commerçante où il n’y avait pratiquement personne le matin étant donné qu’aucun magasin n’était ouvert et par conséquent il n'y avait aucun acheteur non plus. Cependant la galerie se remplissait petite à petit d’âmes dont le regard semblait inévitablement dévier vers moi. Au loin j’aperçus plusieurs personnes se regroupant autour des divers commerces, une fois arrivée à leur niveau, chacun d’eux engageait une conversation mais dans la cohue générale je ne répondis qu’à peux de leur sollicitation. "Ah Momo, tu dois être en route pour l’école, ça doit être dur de devoir étudier même durant les vacances d’été." "Euh… Oui, c’est assez compliqué, haha..." La trente-huitième fois. Après avoir maladroitement salué le marchand de légumes qui est apparu de nul part, je me retournai et constatai que la rue avait commencé à se remplir de monde. "…Aïe." L’espace d’un instant, je fus confuse, mais il n’y avait pas de temps à perdre, je tournai à droite à l’angle de la pharmacie aussi vite que mes jambes me le permettaient avant de m’enfoncer dans une ruelle étroite.

À la moitié de ma course, je jetai un rapide coup d’œil à ma montre. Cependant, j’étais assez chanceuse aujourd’hui. Si cette journée avait été mauvaise, à cette heure je serais déjà en train de courir vers ma maison. Il est possible que je ne sois même pas capable d’atteindre les portes de l’école avant que ces dernières ne se ferment.

Mon rythme augmenta spontanément, et lorsque j’atteignis la fin de la jonction en T, je virai à gauche et là je me rendis compte de la naïveté de mes idées.

À l’arrêt de bus en face de moi, peut-être par ce que le bus avait du retard, mais il y avait une foule de gens, beaucoup trop pour qu’ils puissent tous rentrer dans le prochain bus. Un homme se trouvant dans la foule me remarqua et dès qu’il éleva sa voix, les yeux de toutes les personnes aux alentours se détournèrent vers moi.

Pas bon, c’est vraiment très pas bon. Grimaçant devant les acclamations de la foule d’inconnus, je regardai l’horloge se situant au-dessus de l’arrêt de bus et pâlis. La batterie de ma montre était sûrement à plat, mais j’ai vraiment eu l’impression que le temps ne s’était absolument pas écoulé. Un "bouahhhhh" m’échappa mais il fut étouffé par le chant des cigales.

"Raaah…… ! Je le savais !"

Les portes de l’école étaient tellement serrées que même un fantôme ne pourrait pas passer entre elles. Enfin s’il y avait suffisamment d’espace pour se faufiler, les portes perdrait toute leur utilité, donc je peux dire qu’elles mènent à bien leur rôle principal.

14 Août ; 9 : 10 AM

J’ai fait tout mon possible pour être à l’heure mais j'étais en retard pour la première séance des cours supplémentaires. Même lorsque j’essayais d’éviter les personnes qui demandaient mon autographe à l’arrêt de bus, il était déjà trop tard, j’ai pris un risque en empruntant le chemin le plus court et ma chance a tourné. Même si les gens exagéraient énormément, l’une de mes chansons qui idéalise trop la romance était en train de passer. Un poster était suspendu du haut d’un immeuble affichant le visuel de ma nouvelle chanson et c’était d’ailleurs de là que provenait le son. Surplombant le tout, un moniteur se dressait dans toute sa majesté et diffusait un clip où l’on pouvait me voir dans une robe pendant que je dansais tout en criant "mort par fioritures". Et en dessous de cette imposante installation se trouvait un magasin de musique qui vendait mon nouveau CD, et une longue file de personnes attendaient patiemment de pouvoir se procurer l’édition limitée (le poster).

"Si je n'étais pas passée par là à ce moment, qui sait ce qui te serait arrivé maintenant." Garée proche de l’école, la voiture de ma manageuse ressemblait au paradis avec sa climatisation. Assise à côté de moi sur le siège du conducteur, une jeune femme se trouvait là, ayant l’air de revenir de son travail alors qu’il n’était pas même midi. Avachie sur le volant de son véhicule elle soupira. "Dé-désolée, en fait aujourd’hui le bus qui était censé amener les élèves à l’école a été annulé donc…" J’ai essayé de faire passer cette information de la manière la plus subtile qui soit mais un long soupir me fit comprendre que j’avais lamentablement échoué. "Ce n’est pas comme si je ne comprenais pas tes émotions… Je sais que tu n’aimes pas te faire remarquer en allant à l’école en voiture. "Heu... Oui." "Je veux respecter ton choix aussi longtemps que possible, mais je devais avoir cette conversation avec toi tôt ou tard.” Puisqu'elle avait commencé à parler en s'excusant, j'ai commencé à penser que je devais moi aussi m'excuser.

Quelques secondes d’un silence assourdissant passèrent avant que je ne vis ma montre et que j'eus réalisé qu’il était bientôt l’heure pour le début du second cours.

"Ahh ! je dois y aller… Je vous contacterai bientôt. Je dois renter dans l’école maintenant, sinon je raterai un cours de plus." Je descendis de la voiture en trombe et fis le tour et m’inclinai légèrement en avant. Je vis alors ma manageuse me faisant un geste de la main avec un sourire voulant dire "cette fille…"

Quand la voiture éteignit ses phares et démarra, je m’abaissai une nouvelle fois. Je me dirigeai vers l’entrée du personnel, passant devant les portes fermées de l’accès principal. À cause du changement soudain de température – de la voiture glacée à l’extérieur brûlant – je sentis des gouttes de sueur perler sur mon front. Le dos de mon uniforme collait déjà à ma peau suite à la course de ce matin. Même si je suis une adolescente de seize ans, je transpirerai quand même avec une chaleur pareille. C'est le pire. Je veux juste rentrer chez moi et prendre une douche… Dès que j’atteignis la porte, la cloche se mit à sonner.

Mince, il ne me restait que dix minutes avant la reprise des cours. Pressant un peu plus le pas, j’arrivai finalement à l’entrée du personnel et appuyai sur un petit bouton d’interphone. Quelques secondes plus tard, un petit haut-parleur commença à sonner. Les bavardages typiques des écoles radiodiffusés par ce si petit moniteur me donnaient l'impression de me trouver dans une autre dimension. Le fait même de penser que j'allais rentrer dans ce bâtiment dans quelques minutes faisait rejaillir un immense désespoir du plus profond de mon coeur. "Comment puis-je vous aider ?" "Ah, bonjour ! Euh... Je suis Kisaragi, en seconde… J’étais en retard pour mes cours supplémentaires donc je me demandais si vous pouviez m’ouvrir la porte." Je me demande combien de fois j’ai dû entendre la voix de cet employé. Cela faisait seulement quatre mois que j’avais commencé à prendre des cours ici, mais la personne avec qui j’avais le plus parlé est indéniablement celle-ci. En fait les conversations par interphone devaient représenter 90 % de toutes mes conversations si ce n’est plus, c'est assez déprimant. "Ah Kisaragi, bien je t’ouvre la porte tout de suite, entre…" Le fait est que je n’ai même plus besoin de m’excuser tant cela devient une habitude. "Euh… merci et désolé du dérangement." Dans un cliquetis, la porte s’ouvrit, j’entrai et lentement derrière moi jusqu’au moment où elle retourna à sa place initiale dans un autre cliquetis qui me fit sursauter cette fois.

Contrairement à l’extérieur, une sensation de fraîcheur flottait dans l’air des locaux. Bien que l’on soit en pleines vacances d’été, l’école était ouverte pour ceux ayant des activités de club ou des cours supplémmentaires. Je n’ai intégré cette école que le printemps dernier. Il y a deux ans de cela, l’école de quatre étages fut réaménagée dans un style occidental, un bâtiment inutilement à la mode. Le résultat final ressemblait plus à un lycée pour filles dans les mangas shojo. Une cloche beaucoup trop belle sonnait de temps à autre, il y avait aussi des fontaines, des statues dénudées et quelques ruisseaux disséminés ci et là. Il y avait aussi des fleurs dont j’ignorais jusqu’à même le nom qui formait une arche, s’entourant du doux bruissement. Je ne sais pas si l’idée de base était de créer un endroit aussi inapproprié au beau milieu des immeubles dans une ville, mais même si je pensais que ce genre d’endroit n’engendrerait que le chaos, étonnamment (ou pas), l’établissement devint très populaire auprès des filles et fut même considéré comme une fierté par la préfecture. Malgré le fait que j’ai choisi de rentrer ici pour une raison aussi stupide que "c’est proche de chez moi", je pense qu’il s’agissait d’un miracle que quelqu’un d’aussi peu doué que moi en ce qui concerne les examens académiques puisse être accepté dans un tel établissement. Puisque j’ai raté un nombre incroyablement élevé d’heures de cours, j'ai dû abandonner l’idée de vacances d’été afin de rattraper mon retard. En fait, que j’avais raté des cours ou pas n'avait pas de réelle importance, j’aurais été contrainte de faire ces cours dans tous les cas vu mes notes. C’est l’une des seules choses dont je suis pratiquement sûre. Et il n’y avait plus de temps à perdre. Je courus aussi vite que possible, pris les escaliers, ouvris la porte en verre, reçus la bénédiction de l’air conditionné. Et ce n’est qu’une fois que je sentis le souffle glacé de la climatisation que je me rendis compte à quel point j’étais en sueur. Une fois proche du casier à chaussures, je sortis les miennes de mon sac et changeai avec celles à mes pieds aussi vite que je le pouvais. "Mince, il n’y a presque plus de te… Haah !" Au moment où je pliais le sac qui avait auparavant contenu mes chaussures, je sentis quelque chose de dur me frapper sur la tête. Je levai les yeux surprise par le choc, et aperçus un grand homme en blouse blanche, un cahier de notes entre les mains. “Ahh… Euh… Bonjour ?" "Oh ! Maintenant ? On peut encore appeler ça le jour?" "Je pense que non…"   Mince, J'avais complètement oublié que l'enseignant de la classe d'accueil était responsable du premier cours de la classe supplémentaire. J’aurais pu tromper n’importe quel autre professeur, mais lui non. "Bien, je ne te demanderais pas pourquoi tu est en retard, mais regarde plutôt ça." "Euh qu’est ce que c’…. Ehh ?!"

Il sortit une feuille de son cahier, et, dès que je la vis, je devins plus blanche qu’un linge.

"Sais-tu de quoi il s'agit ? C’est une question assez simple pour commencer, tu ne trouves pas ?" "C’est l’examen de biologie, celui que j’ai passé la semaine dernière n’est-ce pas ?" "Au moins, tu sais ça, maintenant peux-tu me dire quel chiffre est inscrit juste à coté ?" "…Euh, je ne sais pas vraiment… Aïe !!" Je reçus un autre coup sur la tête. Le fait qu'il avait effectué cette action sans manifester la moindre émotion me rendait incapable de lui faire confiance. Il était imprévisible. "Tu sais, le fait que tu n'ais pas employé de termes scientifiques n'est pas un problème, pas pour l'instant en tout cas. Mais n'obtenir que deux points sur cent à cet examen après deux semaines de cours, tu te fiches de moi ?! Cela signifie que je vais devoir t'enseigner pendant cent semaines avant que tu n'obtiennes le score parfait ?" La vue du résultat après tant d'efforts était pour moi un spectacle horrifique. Malgré le fait que j'ai répondu à toutes les questions, il y avait une croix rouge à coté de chacune de mes réponses, exepté pour une réponse. Cette scène impensable mais pourtant bien réelle me donnait presque le vertige. "Mais... Mais, j'ai étudié..." "Quoi !? Tu as étudié pour ça !? Sous 'donner le nom d'un animal qui peut être considéré comme un mamifère', tu as écrit "crabe" et "carpe koi". Comment peux-tu affirmer avoir étudié pour ça ?!" "Mais, c'est parce que ma mère est originaire d'Okkaido, mais à la base, je voulais écrire "ours" et "cerf" mais..." "C'est ça ! Ces deux-là étaient justes !... Mais pourquoi montrer ta fierté pour tes origines maintenant ? Et puis, pourquoi avoir donné le nom de deux annimaux alors que la question n'en demandait qu'un seul ?" "Hein ?! Mais ce n'est pas triste de laisser un animal seul ?!" "Pourquoi user d'une telle logique pendant un examen ?! Et puis, si tu laisses un ours et un cerf seuls, le cerf se fera manger non ?!" "M-Manger ??!!" Après avoir subi le courroux de ses commentaires, je jetai un œil à ma copie. Mais, même moi je ne sais pas ce qu'il s'est passé, obtenir une note aussi basse après tant d'efforts, c'est trop cruel. Qu'est-ce que ma mère dirait en voyant ça... je préfère ne pas y penser.

---Ca a toujours été comme ça.

Bizzarement, quoi que je fasse, j'ai toujours attiré les "yeux" des personnes autour de moi.

Durant mes dernières années à l'école primaire, l'un de mes dessins avait juste capté l'attention d'un auteur de renom. Ce petit graboulli enfantin devint la couverture de l'un de ses romans, et cerise sur le gâteau, l'œuvre fut un grand succès.

Au collège, je rejoignis le club d'art. Mes travaux dépassèrent totalement ceux du président du club ainsi que ceux de tous les autres membres et, rapidement, devint le premier du pays. Je pouvais sentir les yeux des gens se "rassembler" de plus en plus autour de moi.

Arrivée au brevet, je ne voulais plus être dans ce club et je décidai donc de le quitter et ainsi passer mon temps libre à déambuler dans la ville. C'était à ce moment où le nombre d'agences qui me solicitaient augmenta. Au début, je refusais, mais lorsque l'agence pour laquelle je travaille actuellement me contacta, ma mère n'arrivait plus a subvenir à tous nos besoins, je décidai donc d'accepter l'offre afin d'apporter ma contribution financière à ma famille.

Cela dit, je n'ai jamais été fan de télé ou de musique. Mais même une personne comme moi ne pouvait pas résister à la tentation de se tenir sur scène et de chanter tel une idole.

Mon premier travail en tant que nouvelle idole fut de parler au début des spectacles afin de présenter mes camarades plus experimentées. Même maintenant, je ne suis pas habituée à parler devant un public, mais lorsque je fus nommée pour réaliser cette tâche, je me suis dit : "Pour le bien de ma famille, je ne peux absolument pas échouer." Il n'y avait pas d'autre solution.

Pour être hônnete, j'étais tellement nerveuse que je ne me souviens même pas de ce que j'ai dit, mais, c'était un succès d'une certaine manière. On peut même dire que le résultat était "le meilleur que l'on pouvait imaginer". La salle n'avait jamais été aussi animée avant, et je fis l'objet d'articles dans plusieurs magazines, revues sportives, journaux et j'en passe plus d'un. Mais un problème demeurait : tout le monde ne parlait que de moi et non de mes aînées qui devaient être les véritables stars.

Tout ce que je fis fut de me tenir sur scène et de parler, mais cette "nouvelle idole sans nom" qui ni ne chantait ni ne dansait fut énormement apreciée par l'audience. Bien que l'agence s'en était réjouie, les jours qui suivirent, leurs téléphones n'arrétèrent pas de sonner si bien que l'on ne pouvait même pas souffler entre deux appels. C'était, sans aucun doute, étrange... Transcendant la logique et le bon sens, les "yeux" des gens étaient inévitablement braqués vers moi sans raison, sens ou justifications apparentes.

À ce moment-là, je réalisai encore une fois que je n'étais pas "normale".

"Eh~ohh ! J'ai dit 'est-ce que tu m'entends ?'" "Euh...Ah ! Oui !" "Non, je suis presque sûr que tu n'écoutais rien à l'instant. Tu te sens mal à cause de la chaleur estivale ?" "Non c'est juste que cet examen comptait beaucoup pour moi... Haha..." "Comptait beaucoup pour toi? Hum... quoi qu'il en soit, tu repasseras cet examen la semaine prochaine, fais de ton mieux." Il me regarda avec des yeux débordants de pitié comme si j'étais une enfant triste. "La semaine prochaine... ?!" Un long soupir coupa ma phrase en deux "Je donnerai tout ce que j'ai." J'avais prévu de faire de mon mieux, encore une fois. Mais je me demande comment je pourrais faire d'ici-là.

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"Bien, prends-le à la légère, je suis sûr que tu n'es toujours pas habituée à ton nouvel établissement, et puis, tu n'es pas censée avoir un concert la semaine prochaine ?" "Ah...! Oui... c'est vrai..." Il avait clairement l'air déprimé mais faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître. Il laissa échapper un soupir, et, cette fois, le regard qu'il posa sur moi était chargé de gentillesse. "Bref, ne force pas trop... Et tu dois partir maintenant, tu n'avais pas un tournage pour une série télé ou quelque chose comme ça ?" "Oui... Attendez... Les cours vont bientôt commencer ! J'ai encore un peu de temps." "C'est écrit sur le programme, depuis l'Obon, les secondes ont cours uniquement le matin à la première heure, pourquoi tu ne regarderais pas le programme pour une fois ?" Observant l'emploi du temps qu'il sortit, il n'y avait vraiment qu'un seul cours aujourd'hui. Ne me dites pas qu'il s'est rendu compte que je venais aux cours supplémentaires sans même voir le programme... "Euh... Dans ce cas, à dans trois jours !" "Oui, ça serait mauvais si tu ne te reposais pas durant l'Obon, bref, je rentre chez moi, alors sois prudente sur le chemin du retour." "Je ferai attention ! J'y vais." Je me baissai légèrement en guise de salut et enfonçai mon contrôle aussi profondément que possible dans mon sac, je remis mes chaussures d'extérieur et quittai l'établissement. Lorsque j'ouvris la porte, je fus acceuillie par l'insupportable chant des cigales. J'étais encore une fois la proie des rayons de soleil qui avaient gagné en intensité entre-temps. L'idée même de marcher jusqu'à chez moi me faisait soupirer.

"Je vais juste prendre quelque chose à boire."

Il y avait un distributeur proche de l'école. Étant donné que j'étais assoiffée, je ne pouvais pas rester là à ne rien faire. Je marchai le long du chemin coloré vers le distibuteur avec le gravier qui craquait sous mes pieds.

Près de la machine se trouvait un siège suspendu fait de lierre et de branches d'arbre que l'on voit parfois dans les parcs, créant un espace suffisament grand pour se reposer. Plusieurs écolières gracieuses parlaient aimablement autour d'une des tables blanches dispersées un peu partout autour dans la zone. Elles étaient probablement venues en groupe pour faire un match d'entraînement ou simplement pour faire du tourisme. Le terrain, qui était jusque-là fait de gravier, finit par devenir de la terre, et, dès que je posai un pied dans la zone ombragée, toutes les filles se tournèrent vers moi. "...!!" Je m'arrêtai nette, mais leurs regards ne portaient pas la moindre once d'hostilité ou d'intérêt excessif. Je pensais qu'elles m'avaient souri ; mais elles s'étaient toutes retournées et commencèrent à marmonner ainsi que de parler entre leurs dents. Lorsque j'essayais de leur rendre leurs sourires, elles ne faisaient déjà plus attention à moi. J'étais tellement embarrassée que je pouvais sentir des gouttes de sueur perler et couler le long de mon corps.

Laissant échapper un interminable soupir, je me dirigeai vers le distributeur. Les étiquettes, plus colorées les unes que les autres, donnaient toutes envie d'acheter leurs boissons, mais il n'y avait aucun doute sur laquelle de ses bouteilles allait me rendre mon humeur habituelle. Parmi toutes les bouteilles présentées, il y en avait une d'une forme plutôt particulière. J'avais gardé l'œil ouvert pour le soda noir. Je sortis mon porte monnaie en forme de cochon que j'avais chéri durant de longues années. Dans un claquement, je l'ouvris et découvris juste assez d'argent pour m'acheter ma boisson. Ma main pénétra dans mon porte monnaie et en sortit les pièces une à une que je plaçai dans la fente prévue à cet effet. Après avoir inséré le montant exact, toutes les lumières s'allumèrent en rouge, comme des feux de signalisation. Je visai l'un des boutons et approchai mon doigt de lui lentement, comme lors d'une scène d'un film étranger que je vis étant enfant où l'humanité prenait contact avec des aliens inconnus. Un bip m'avertit lorsque mon doigt atteignit sa cible, et, en un rien de temps, ma boisson apparut en bas du distributeur. Je fus soudainement prise d'une folle envie de placer mon bras sur ma hanche et de vider la bouteille d'un coup, mais étant une jeune fille de seize ans, je décidai de d'abord m'asseoir et de prendre le temps d'apprécier mon breuvage. Même lorsque je secouais la boisson énergétique, le proverbe "À Rome faites comme les Romains font" s'appliquait dans ce cas. Je m'assis à l'une des tables proches du distributeur et ouvris la bouteille de la boisson que je convoitais tant. Jusqu'à maintenant, j'ai toujours été catégorique sur mon coté pince-sans-rire ainsi que sur mon manque d'émotivité, mais comme je le prévoyais, il n'y avait rien que je puisse faire pour l'instant. La bouteille s'ouvrit dans un "pchit" et l'arôme unique et sucrée s'éleva jusqu'à mes narines. Si je me regardais dans un miroir à ce moment, je serais sûrement en train de faire une tête qui n'allait pas vraiment avec les standards de mon agence, le genre de tête que le public ne serait jamais autorisé à voir. Je versais alors dans ma gorge le nectar dont je mourrais d'envie. Ah... Les personnes qui ont créé cette boisson devaient détester l'été. Ce n'était même plus une boisson. C'était le seul moyen qu'avaient les humains de lutter contre la force de la nature que l'on appelait la chaleur. Je sentais les larmes monter, j'avais fini ma première impression de cette boisson. Je me demandais à quel point ce serait rafraichissant si je claquais la bouteille sur la table, si je frappais mes lèvres, et laissais s'échaper un "Ah...!" mais je dus me contenir. Pour une personne passant par là, je ne serrais qu'une pure et innocente jeune fille qui buvait sa boisson et remettait le bouchon dessus. Cependant, je débordais d'un sentiment de satisfaction, comme un vieil homme qui engloutirait une bouteille de lait à la fraise après être sorti d'un sauna et qui aurait envie de crier "C'était mortel!!" Une fois que je finis de me rafraîchir, j'eus l'agréable impression que la chaleur avait baissé, probablement grce à la longue pause que j'ai pris, et à l'ombre aussi. Je commençai à penser à mon programme pour aujourd'hui. "J'ai du temps à perdre hein...?" Lorsque je vis ma montre, elle affichait toujours 8 heures et quart, je fus surprise l'espace d'un instant, mais à ce moment-là, je me rappelai qu'elle avait cessé de fonctionner ce matin. C'était ma montre préférée, celle que ma mère m'avait offerte pour mon anniversaire. Sa vie fut courte. J'ai n'ai pourtant pas le moindre souvenir de l'avoir malmenée, ça ne devait être que la batterie qui était à plat. Une fois chez moi, je demanderai à mon idiot de frère d'y jeter un œil. Je sortis mon télephone avec sa maginfique coque rose. Même si j'en avais un, je ne m'en servais que pour ce qui avait un rapport avec mon travail. Si je l'utilisais pour parler de ma série télévisée préférée ou d'amour avec une amie très proche chaque nuit, je serais peut-être plus douée avec ce genre d'appareil. Mais en ce qui concerne les séries télé, je ne regarde vraiment que les séries historiques, et je n'ai pas d'amie avec qui parler de ça, laissons l'amour tranquille pour l'instant. Même si je pouvais plus ou moins comprendre les raisons de cela, je ne trouvais pas que c'était une si mauvaise chose. C'est juste qu'à chaque fois que j'avais ce genre d'appareil entre les mains, je me retrouvais frappée par un énorme sentiment de vacuité. C'est pour cette raison que je n'appréciais pas ces engins. "9 heures et demie hein ? Le tournage ne commence qu'à 14 heures, donc, je dois être à la maison à 13 heures..." Je fis glisser mon pouce sur l'écran et fis apparaître d'un coup mon emploi du temps de travail. Pour le 14 Août j'avait un tournage à 14 heures, une performance en live pour l'émission d'une chaîne de radio à 18 heures et enfin, les répétitions pour mon prochain concert. Aujourd'hui, ma manager était censée me récupérer chez moi à 13 heures. Même si je m'y suis un peu habituée, mon emploi du temps plus que chargé me déprimait plus que tout au monde. Suite à mon dernier concert, tout le monde ne parlait que de moi, sans parler de l'avalanche d'offres d'emploi qui ont bouleversé mon mode de vie. On dirait que le concert de la semaine prochaine qui est organisé à l'occasion de la sortie de mon nouvel album va être un spectacle où je serai seule sur scène, bien qu'il soit organisé bien trop tôt après la date de sortie.

Bon, je suis plutôt contente de ça, même si je n'ai que des mauvais souvenirs de cette chanson. Tout ça parce que le jour de l'enregistrement, je me suis faite réprimander par ma manager à cause d'un rhume et que je ne pouvais chanter que par le nez. Cependant, le producteur a été très satisfait car, je cite "Cela représente bien le dilemme d'une fille qui éprouve un amour non réciproque" et c'était ainsi que la chanson a été publiée. À ce moment, je croyais que c'était dû à ma fièvre, mais très vite, ma chanson nasale envahit les rues de la ville, et la taille de mes repas fut divisée par deux. Pour le moment, les choses vont bien du moment que je suis en vacances, mais les choses allaient se compliquer dès que les cours allaient reprendre. Rien que le fait de penser à ça me déprimait encore plus. Alors que je poussais un long soupir, je sentais mon énergie quitter mon corps en même temps que l'air qui sortait par ma bouche. L'étouffante chaleur n'était pas là pour arranger les choses non plus. J'avais fait énormement de va-et-vient entre l'extérieur et l'intérieur, et je pouvais à nouveau sentir la transpiration perler sur mon front. "Je pense que je devrais rentrer à la maison." Il n'y avait rien d'autre à faire ici. Je remis mon téléphone dans ma poche avant de me lever de mon siège. Je pouvais sentir une légère sensation de fraîcheur alors que je décollais ma jambe de la chaise et essayai de regarder aussi loin que possible. De l'autre côté de l'école, on pouvait entendre plusieurs voix qui résonnaient. Ces voix, qui pouvaient certainement être qualifiées de "jeunes", semblaient très distantes de moi, et, pour quelques raisons qui m'échappent, me donnaient l'impression d'être mise à l'écart. Alors que je commençais à marcher en soupirant pour la énième fois aujourd'hui, mon regard fut attiré par un prospectus qui était posé sur la table à laquelle les filles étaient assises juste avant. Apparemment, le bout de papier en question provenait du nouveau magasin de bibelots en face de la station de train avec des personnages encombrés par des lettres rondes et colorées. L'énorme "13 et 14 Août" qui avait l'air de me sauter à la figure m'indiquait que l'événement avait eu lieu hier et qu'il se prolongeait jusqu'à aujourd'hui. Après avoir vérifié que personne ne se trouvait dans les alentours, je m'emparai du prospectus. À ce moment-là, je ne pouvais pas en croire mes yeux.

"...!!!"

En toute honnêteté, ce magasin de bibelots me m'intéressait pas plus que ça, mais cette mignonne petite sangle à tranche de saumon qui ne devait être là juste pour remplir un vide attira mon attention à un point inimaginable. Puisque l'image était très petite, je ne pouvais en distinger que la forme globale, mais rien que la vue de la silhouette des jambes qui étaient à un endroit où elles ne devraient pas être, je pouvais affirmer que cette chose avait un incroyable talent. Je ravalai la salive qui coulait de ma bouche, et vérifiai anxieusement que personne ne m'avait vue. En regardant de plus près, on pouvait voir un "offre limitée'' écrit, même si on savait pas en quoi l'annonce consistait réellement.

Je me levai d'un coup et mis le flyer dans mon sac.

Avec ma main sur ma hanche, je finis d'un coup tout ce qui restait de ma boisson, et jetai son contenant dans la poubelle.

------Courir à ma vitesse maximale sous un soleil de plomb me rendait étourdie. Je m'enfouis dans une allée si étroite que je me crus dans un labyrinthe. L'air avait l'air d'être quelque peu plus frais, probablement à cause de l'ombre, mais il n'y avait pas assez de temps pour penser à cela.

Mon souffle était saccadé. Lorsque je mis mes deux mains sur un mur et y accolai mon front, de grosses gouttes de sueur tombèrent sur le sol laissant des éclaboussures par terre. Je jetai mon sac sur le sol et m'effondrai.

J'haletais bruyamment, allongeant de plus en plus mes intervalles de respiration. Ma tête commença petit à petit à se remémorer la conversation passée, et à ce moment-là, des larmes bordèrent mes yeux.

M'adossant au mur, je serrai mes genoux tout en étant recroquevillée sur moi-même. Je voulais pleurer aussi fort que possible, mais si jamais des gens m'entendaient, les choses ne feraient qu'empirer. Je plaquai mon sac sur mon visage et commençai à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Pourquoi la situation a dégénéré comme ça ? Ça aurait été mieux si je ne possédais pas cette capacité. Je veux juste paler à des gens comme une personne normale, faire du shoping comme une personne normale, et vivre comme une personne normale. Mon existence n'a pas de sens, je veux juste disparaître. Ou plutôt, je veux vivre une vie où personne ne me trouvera, et puis mourir seule---!

Revenons un peu dans le temps. Après que j'ai quitté l'école, je me suis changée en ce que je pensais être des vêtements ordinaires dans les toilettes publiques du parc. Mais juste au moment où je mis un pied dehors, des dizaines de paires d'yeux se tournèrent vers moi.

"C'est pas bon" pensai-je, mais c'était déjà trop tard. C'était pendant les heures de pointe, et je n'avais pas pensé aux conséquences de sortir dans cette situation.

En un rien de temps, une foule se rassembla autour de moi et je ne pouvais même plus faire le moindre mouvement. Tout le monde sortit leurs téléphones et braqua leurs caméras vers moi. Une foule de gens se forma autour de moi, et le flash des appareils photos qui m'encerclaient complètement, à 360°, me donnait le vertige. Ai-je fait quelque chose de mal? En fait, c'était de ma faute de ne pas avoir pensé à quelque chose d'aussi évident.

Pourtant, je voulais juste avoir l'air d'une fille normale, juste un peu.

Les cris des uns et les murmures des autres étaient pour moi une cacophonie insupportable. Il y avait tellement de bruit que ça m'en donnait la nausée. Pile au moment où je me sentis m'effondrer au sol, la sirène d'une voiture de police recouvrit tous les autres sons. Le trottoir sur lequel je me trouvais était loin d'être petit, bien au contraire, mais apparemment, quelqu'un avait contacté la police à cause de la foule de gens qui bloquait le trafic routier. Cependant, les personnes ne bougèrent pas d'un pouce. À la place, la sirène ameutait encore plus de monde comme un panneau d'affichage.

Et la personne à l'origine de tout ça n'était autre que moi. Tous leurs "yeux" me fixaient.

Quelques officiers parvinrent à se frayer un chemin jusque chez moi au travers de la foule. L'un d'eux murmura quelque chose alors qu'il posait sa main sur mon épaule et je me jetai alors dans la petite ouverture dans la masse de gens.

J'essayai d'avancer droit mais j'avais l'impression de marcher dans un tunnel sans fin. Je sortis péniblement mon bras de la foule alors que j'étais toujours aveuglée, et, l'espace d'un instant, j'eus l'impression de me faire tirer par quelque chose ou par quelqu'un. La seule chose dont je me souviens après est que la rue se dégagea, et que je pouvais à nouveau voir.

Est-ce que quelqu'un m'avait sauvée ? Je n'ai pas eu le temps de le vérifier. Je commençai à courir et vis derrière moi un amas de personnes que l'on pouvait comparer à une immense créature qui me pourchassait. Même si il y avait moins de personnes à ma poursuite que lorsque j'avais couru dans l'allée, chacun d'entre eux couraient après moi en continuant de me braquer avec leurs téléphones. Je me perdis désespérément dans un quartier que je ne connaissais pas, m'enfonçant de plus en plus dans ce dédale à chacun de mes pas. J'étais tellement concentrée sur la route que je ne pouvais même plus différencier la haut du bas.

"Ah...!!"

L'étroit chemin se terminait par un cul de sac. Rapidement, je me retournai pour voir derrière moi, mais apparemment, faire demi-tour n'était pas une option.

--Ma poitrine était en feu. Je fis le vide dans mon esprit, me relevai, lorsque mon téléphone se mit soudainement à sonner. Je vis sur l'écran qu'il s'agissait de ma manager. Je décrochai nerveusement, et elle commença avec une légère pointe de colère dans sa voix. "Allô !? Où es-tu maintenant !!??" "J.. je ne sais pas... Euh... je..." "J'ai eu un appel de la police, l'agence l'a très mal pris ! Ah ! Pourquoi ce genre de choses doit-il arriver maintenant !!??" "Je... je suis désol-" "Est-ce que tu sais quel genre de personne tu es ?! Écoute !! Tu n'es pas "normale", alors tu comprends que ce genre de choses puisse t'arriver, n'est-ce pas ?!" "...pas...?" "Hein ?! Tu as dit quelque chose ? Si tu peux m'entendre, alors dis quelque chose !" "S-suis-je si anormale que ça ?! Même si je me déguise bien... Ils me regardent tous comme si... comme si j'étais une bête de foire...! J-j'en ai marre! Je ne peux même plus rentrer chez moi...! Merci de tout ce que vous avez fait jusqu'à aujourd'hui !!" "Euh...? Ah, atte-" L'ignorant totalement, je raccrochai. Je pus enfin être capable de calmer ma respiration, mais je n'avais toujours pas compris le sens de ce que je venais de dire. Au final, je pensais avoir dit quelque chose de plutôt sérieux, et je supposais que je devais comprendre que je venais de déranger un nombre incalculable de personnes. Cependant, les rappeler pour m'excuser était la seule chose que je ne pouvais pas forcer mon corps à faire.

Alors que j'entendis le chant insupportable des cigales, le bruit d'une voiture passant non loin de moi me parvint, je pouvais aussi sentir la légère vibration de l'air parcourir le mur sur lequel j'étais adossée. Je me demandai combien de temps s'était écoulé. Il n'y avait aucune trace des mes poursuivants aux alentours, incapable de faire le moindre mouvement, la seule chose qui passait était le temps.

Ont-ils déjà prévenu ma mère ? Elle m'a toujours soutenue, et personne n'était plus heureux lorsque les dates de sortie du CD ont été choisies. Au final, je n'ai pensé qu'à ma petite personne et ai abandonné tous ceux qui croyaient en moi. Alors qu'un immense sentiment d'inutilité s'empara de moi, je sentis les larmes monter et commencer à tomber une à une. Je pensais que cela serait une bonne chose si je me trouvais dans un autre endroit, le plus loin possible, mais je me rendis compte que peu importe l'endroit, je finirai toujours par attirer les regards des autres vers moi, une fois de plus je constatai que je n'étais pas "normale".

Soudainement, je fus frappée par un sentiment d'insécurité et d'anxiété. Je retirai le sac de devant mon visage, et mon coeur faillit sortir de ma poitrine à la vue de ce qui était devant moi.

"A...Ahhh!!"

Mon corps fut destabilisé par mes mouvements brusques, et je chutai inévitablement au sol. Une personne se tenait à la sortie de la ruelle, m'empêchant ainsi d'en sortir. Même si on était au beau milieu de l'été, cette personne était recouverte de la tête au pieds d'un sweat à manches longues, et ses longs cheveux oscillaient à partir d'une capuche qui recouvrait sa tête.

Ce qui me surprit le plus fut le fait qu'elle se tenait si près de moi que je pouvais la toucher rien qu'en tendant la main. Cette personne m'avait-elle suivie jusque-là en masquant le bruit de ses pas ? Si tel était le cas, j'étais sans aucun doute dans une très mauvaise situation. Prise de court, j'ouvris ma bouche, mais aucun mot n'en sortit. J'avais tellement mal aux genoux que je ne pouvais même pas me lever, et cela me plaçait dans une situation très dangereuse.

"A...Attends, je ne voulais pas te faire peur ou quoi que ce soit..." Une voix féminine bien qu'un peu rauque sortit de la capuche.

"...Hein ?" Accidentellement, je laissai échapper un son ridicule comme si mon cerveau produisait des bruits de manière totalement aléatoire. Quand j'essayai de voir le visage de mon interlocutrice, je remarquai des traits délicats et une peau très pâle. Je pensais qu'il s'agissait d'un homme vu sa manière de s'habiller, mais malgré sa tenue, elle demeurait très belle en comparaison avec les autres filles. Pendant que je me rasseyais plus décemment, elle s'abaissa à mon niveau et me murmura : "J'ai vu ça... ce qui c'est passé tout à l'heure, c'est ton pouvoir de captivation." "Q-qu'entends-tu par ''ça''...?" "Ce petit incident qui a eu lieu tout à l'heure, mais tu sais, je n'aurais jamais imaginé que ça attirerait autant l'attention des gens." Elle avait assisté au drame, ce qui signifie qu'elle m'avait suivie de là-bas jusqu'ici ? Si c'était vrai, elle faisait donc partie de la foule que j'ai attirée jusqu'ici ? Le sentiment de découragement que j'éprouvais jusque-là grandit un peu plus, amenant par la même occasion un soupçon de colère.

"J'ai... j'ai quitté mon job alors...! S-s'il te plait, ne me suis pas à partir d'aujourd'hui !! E-euh... je peux te donner un autographe, si c'est tout ce que tu veux..."

Je l'ai dit, je l'ai clairement dit n'est-ce pas ? Rien qu'en prononçant ces quelques mots, je suis sûre que cette très gentille personne comprendra. Maintenant, ça serait bien si tu lui donnais son autographe, qu'elle puisse partir heureuse et continuer son chemin...

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J'ouvris timidement les yeux afin de voir sa réaction, et c'était comme si elle avait un "je n'ai pas la moindre idée de ce dont tu me parles" inscrit sur le visage. "Ah, en fait... Je ne te pourchassais pas et ton autographe m'importe peu... Attends, tu as quitté ton job...?" Sa réponse était à mille lieux de ce à quoi je m'attendais. Elle ne me pourchassait pas ? Si ce n'était pas une de mes fans, alors... Je me suis sentie de nouveau capable de reprendre mon calme, mais ce sentiment n'avait pas duré très longtemps. Si elle n'était pas l'une de mes fans, alors peut-être était-elle un kidnappeur ? Avait-t-elle prévu de réclamer une rançon contre ma libérté ?! Je ne peux même pas m'échapper, je suis vraiment coincée !! Elle sortit alors son téléphone dépourvu de coque et dit : "Il te reste un peu de temps avant ton rendez-vous, c'est une bonne chose que ce soit juste à côté." "Euh... Rendez-vous ?" "Oui, je suis presque sûre que c'est à treize heures... je me trompe ?" Je sortis également mon téléphone et découvris un nombre de messages et d'appels manqués incroyablement grand." Le rendez-vous... À 13 heures...

"Ah..." À ce moment-là, tout me parut clair comme de l'eau de roche.

Cette fille faisait partie de l'équipe de tournage de la série. C'était l'explication parfaite pour justifier que quelqu'un qui n'était pas l'un de mes fans me suive du lieu de l'incident jusqu'ici. En se basant sur le fait qu'elle savait que je devais rencontrer ma manager à une heure, ça ne pouvait être que ça. Ils ont sûrement entendu parler de l'incident et ont dû envoyer quelqu'un me chercher pour être certain que je serais là à temps pour le tournage. Cela n'empêche, je ne pouvais pas juste lui dire: "C'était ça, j'ai compris !" et la suivre au lieu de tournage. Je lui ai clairement dit juste avant "J'ai quitté mon job". Le fait qu'elle n'ait pas tenu compte de mes paroles et de me demander de la suivre était, d'une certaine manière, normal, mais une partie au fond de moi ne voulait pas faire comme elle me le disait. Alors qu'elle se dirigeait vers la sortie de la rue, je la devançai avant de me retourner pour lui faire face et ainsi lui bloquer la passage. "Euh... J'ai déjà quitté mon job, et je ne compte pas le reprendre, du moins, pour l'instant, euh, tu me comprends...?" Cette fois, je lui ai dit calmement, plus clairement qu'avant, je suis sûre qu'elle a compris maintenant. "...Ah, on a déjà tout préparé pour toi, juste suis moi." Elle me fixa droit dans les yeux et prononça ces paroles avec une certaine gentillesse. Je pourrai certainement m'échapper quelque part maintenant, mais le fait de dire "on a déjà tout préparé pour toi" et la manière avec laquelle elle me regardait lorsqu'elle le dit me rendaient incapable de le faire.

Et puis, j'étais sûre que si je partais maintenant, ma manager viendrait. Je ne pouvais qu'être sûre et certaine qu'elle soit extrêmement furieuse. Je commençai à larmoyer lorsque je pensais à l'inévitable discussion que j'allais avoir sur le futur que je venais de gâcher.

Mais je dois le lui dire sans hésitation. Aujourd'hui, j'y mettrai un terme. Je leur ferai part de ce que j'ai sur le cœur, qu'ils s'énervent autant qu'ils le veulent, cela doit s'arrêter.

Encore une fois je m'y préparai, mais juste au moment au je rattrapai la membre de l'équipe de tournage, je me rendis compte que la partie de mon sac sur laquelle j'avais mis mon visage était mouillée. "Argh..." "Tu as dit quelque chose?" "Ah ! non non... ce n'est rien..." "Bref, tu devrais laver tes vêtements et ce sac plus tard." Mon visage devint brûlant et je pouvais jurer entendre de la vapeur sortir de mes oreilles. "Euh... d'accord..." Quelle personne attentive, ça doit lui être d'une grande utilité dans son travail. Avec tous les allers-retours que j'avais fait aujourd'hui, la seule chose que je désirais était de prendre une bonne douche, pensai-je alors que je suivais la fille à capuche. Après être sorties de la ruelle, on prit la première à droite puis on tourna à gauche deux carrefours plus tard avant de prendre la droite au prochain carrefour pour finalement virer à gauche à l'intersection. Durant les dix minutes du trajet, ma guide ne pronnonçait pas un mot. Je ne savais même pas qu'il y avait de tels lieux dans la ville, plus j'avançais, plus j'avais l'impression de m'aventurer dans une fôret sombre.

Je savais qu'aujourd'hui, j'allais jouer une scène où je devais me rendre chez "une amie qui n'était pas si aisée." En effet, les immeubles ainsi que les appartements n'étaient pas les meilleurs que l'on pouvait trouver. Je me demandais s'ils ont déjà fini les préparatifs pour le tournage, si c'était le cas, comment faire pour leur annoncer? J'avais la boule au ventre à cause du stress. "C'est juste ici." La fille à capuche s'arrêta subitement et changea de direction. Cependant, tout le chemin que nous avions parcouru jusqu'alors semblait beaucoup plus accueillant que l'étroite route peu éclairée que l'on s'apprêtait à emprunter. Il semblerait que sur ce passage, une seule personne puisse passer à la fois, et nous nous écraserions entre nous au milieu d'une clôture en bois et du mur d'un appartement fort complexe.

"C-c'est plutôt petit, tu ne trouves pas...?" Lui dis-je, mais elle continua d'avancer silencieusement sans me répondre. Je n'avais d'autre choix que de la suivre à contrecœur. Était-ce un raccourci pour le lieu de tournage ? J'avais vraiment l'impression de passer de surprise en surprise.

Marchant le long du couloir, je me sentais étrangement prise au piège. Que ferions-nous si nous nous retrouvions face à face avec un énorme insecte ? J'avançais doucement en posant mes pieds à l'endroit exact où les siens avaient été mis juste avant, soudain, je vis les deux chaussures de la fille à capuche s'aligner et ne plus avancer, puisqu'elle marchait devant moi tout ce temps, ce qui eut pour effet de me faire arrêter également.

"C'est ici."

En parlant, elle pointa une porte au milieu du couloir avec le numero "107" inscrit dessus. La clôture en bois s'arrêtait pile où cet espace se trouvait. "Hein ?! C-c'est ça ?!" Elle ouvrit la porte, pénétra à l'intérieur avant que je n'ai pu finir de parler. "E-euh... Hé !" La porte se referma juste derrière elle et je demeurai plantée là, incapable de faire le moindre mouvement. J'essayai prudemment de voir à l'extérieur du bâtiment, mais la seule chose visible au-dessus de la clôture en bois était un mur en béton. Il n'y avait même pas une fenêtre ou quoi que ce soit d'autre. Cet endroit ressemblait plus à un entrepôt ou à un abri souterrain qu'à une résidence. Mais pour une quelconque raison, il y'avait inscrit "107" sur la porte. "Donc ceci... n'est réellement pas une 'maison d'amie', hein ?" Si c'était la maison d'une amie, je suis certaine que les parents de cette amie feraient des recherches biologiques louches. Bien qu'il soit possible que le deuxième épisode de ce drama porte sur le fait que j'aille chez des parents qui font des recherches biologiques mystérieuses, d'après les événements du premier épisode, il s'agirait d'un développement incroyablement impensable.

L'extérieur semblait morne, mais pour certaines raisons que j'ignorais, je fus contraite d'ouvrir cette porte. Le fait qu'il y avait inscrit "107" sur la porte alors qu'aucune porte ne se trouvait aux alentours ressemblait étrangement à un acte illégal.

"Bon... je ne sais pas comment retourner chez moi depuis ici, alors, je n'ai d'autre choix que de rentrer..."

Ma curiosité était irrépressible, j'ouvris donc la porte et découvris sans surprise un intérieur qui ressemblait à une maison d'une amie lycéenne. En entrant, je vis une quinzaine de tapis dispersés dans toute la pièce. Une table de verre et un canapé étaient illuminés par un nombre incalculable d'ampoules fixées sur un tuyau exposé qui traversait tout le plafond. Il y avait aussi une armoire antique exposant un globe terrestre ainsi que de charmantes petites babioles qui donnaient à cette pièce une allure de base secrète. Bien entendu, l'endroit comportait aussi des meubles d'appartement plus "normaux" tels qu'une télé, un four à micro-onde, un réfrigirateur, un ordinateur et une climatisation, tout cela donnait une impression de vie en ce lieu en apparance si terne. Mais il y avait aussi d'antiques livres qui ne devaient pas provenir du Japon, ils étaient soigneusement rangés dans une biblothèque rongée par le temps, donnant à l'atmosphère une ambiance mystique qui me laissait penser qu'il s'agissait plus de l'atelier d'une sorcière moderne qu'autre chose. Au fond de la pièce, se trouvaient des chambres ? Il y en avait dans ce genre d'immeuble ? Juste à côté de la porte se trouvait la cuisine où la jeune fille était, elle était très bien équipée, avec des ustensiles de cuisine. J'observais autour de moi, et comme on pouvait s'y attendre, il n'y avait pas la moindre trace d'équipement de tournage ou même de personnel. Le mauvais pressentiment que j'avais jusqu'alors était en train de se concrétiser. "Euh... Qu'est ce que c'est...?" "Kano, c'est elle dont je t'ai parlé, explique-lui tout et... Hé ! Réveille-toi !" Ne faisant même pas attention à ma question, la fille à capuche essayait de parler à un garçon étalé sur le canapé. Je pensais l'avoir vu bouger légèrement lorsque je l'entendis parler avec une voix somnolente. "Hein...? Q-qui est cette fille...?" Lorsqu'il s'assit complétement, le magazine qui recouvrait sa tête tomba, laissant paraitre un visage aux yeux de chat à moitié endormi. "C'est la nouvelle qui devait arriver aujourd'hui. Tu n'avais pas dit que tu voulais le faire toi-même ?" "Attends... Pourquoi elle est..." "Tu es toujours pas entièrement réveillé ?! Explique-lui tout le plus rapidement possible ! "Ah très bien, ok." dit-il en soupirant. Le garçon prénommé Kano se redressa, me considéra avec insistance, et soudainement, son expression changea comme s'il avait pensé à quelque chose et un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. "Hein ? Attends, E-... euh..." "Bienvenue nouvelle recrue au sein du Mekakushi-dan. Merci d'accepter cette nouvelle mission !" Il se releva du sofa, son sourire changea quelque peu, il était désormais plus frais, mais il commença à parler de manière exagérée, comme s'il voulait m'empêcher de poser la moindre question. "Dans l'ensemble, ce que nous faisons est d'échapper aux 'yeux' de la justice afin de pénétrer dans des lieux dangereux et leur dérober quelques choses, je te raconterai les détails plus tard. Bien, il y aura toujours quelques choses que je ne te dirai pas, mais tu me pardonneras pour ça, je pense que je pourrais t'en divulguer une bonne partie. Donc ici, c'est notre base, tu as dû t'en rendre compte toi-même. Celle qui a fait ressembler ces lieux à un quartier général, c'est celle assise juste à côté avec le mauvais regard dans ses yeux-... Oups, que c'est effrayant! Nan, c'est juste que les goûts de notre chef Kido sont ainsi. Alors ne te sens pas nerveuse, et fais comme chez toi. En ce qui concerne les membres, Il y'a notre chef, puis moi... Ah, au fait je m'appelle Kano, il y a aussi deux autres membres, bon je crois que je dois dire trois maintenant, mais pour l'instant, c'est le nombre de membres actuels. Ah, et aussi-..." "A-attends !! Juste une seconde ! Euh... le meka-quoi ? Lieux dangereux...? Tu parles vraiment de la série d'aujourd'hui ?! Où est le directeur...? Je... s-suis venue ici pour dire que j'ai quitté mon travail d'idole! Mais... qui êtes-vous exactement ?!" Mon cerveau ne pouvait pas analyser toutes ces soudaines informations d'un coup. Il y avait beaucoup trop de questions que je voulais poser. Est-ce que tout cela n'était qu'une scène...? Non impossible, il n'y avait aucune chance que ce soit le cas. Le script que j'ai lu ne parlait que d'une simple romance ennuyante pourtant. Il n'y avait même pas les termes infiltration ou même lieux dangereux dans le script. J'ai accidentellement découvert leur secret puisqu'il en parlait explicitement, mais clairement, ils se sont trompés de personne... Accepter une mission? Rien dans ses propos n'évoquait une quelconque ''mission''. Quoique, un autre job ne serait pas de refus, j'ai toujours rêvé d'avoir un job à temps partiel.

"... Attends un peu, tu es une idole...? Eh ! Q-qu'est ce que ça veut dire Kano ?!" La fille à capuche qui se faisait appeller chef Kido ou quelque chose comme ça questionna celui qui répondait au nom de Kano, ce dernier lui sourit pour seule réponse. "Hein ? Comme elle l'a dit, elle est l'idole super populaire dont tout le monde parle en ce moment. Tiens, regarde." Il ouvrit le magazine qui était sur son visage et lui montra.

Il y avait un article qui parlait de moi et de mon prochain album. Ahh... C'était la pire image, même s'il s'agissait d'un document de deux pages, mes yeux étaient à moitié ouverts... C'était horrible... D'un coup, il referma le magazine et le posa à côté, la fille à capuche me dévisagea avant de revoir le magazine pour finalement pâlir au point d'en devenir presque transparante. "Qu-... Hé, tu m'as dit qu'on allait rencontrer un potentiel nouveau membre et attendre pour voir ce qui allait se passer... Et s'il était interressé on allait le laisser nous rejoindre...." "Ouaip, j'ai dit ça. C'était un mensonge." "Tu as dit que ça allait être intéressant... Cette personne est une idole tu sais !! Attends, tu as menti ?!" Elle a agité le magazine comme une folle à l'endroit où se trouvait mon visage pendant qu'elle parlait de moi. Faire ça devant la personne concernée... c'était terrible. "Tu sais, je t'avais prevenue que je t'avais menti avant que tu ne sortes, mais tu ne m'a pas entendu parce que tu écoutes toujours de la musique, de plus, tu n'es pas celle qui est partie la chercher de ton plein gré ? C'est de ta faute non ?" "Tu ne te réveillais pas quoi que je faisais, alors j'y suis allée seule !! Et puis si tu t'es levé alors pourquoi tu ne m'as pas appelée ?!" "Parce que même si je t'appelle sur ton téléphone, tu écoutes toujours de la musique et que tu ne réponds jamais quoi qu'il se passe, c'est frustrant et très ennuyeux d'essayer de t'appeler de toute façon." "Je te dis..." "E--excusez-moi !!" Leurs têtes tournèrent simultanément vers moi. La personne qui s'appelait Kano était toujours en train de sourire, alors que celle dont le nom était Kido affichait une mine implacable.

"E-euh... Est-ce que ça ne vous cause aucun problème d'être tombés sur quelqu'un d'autre que celui que vous recherchiez...?"

J'ai posé cette question hésitante, celle nommée Kido se cacha d'avantage sous sa capuche et commença à murmurer des paroles. "Ahh... On dirait que c'est ma faute alors, tu devrais rentrer chez toi maintenant-..."

Elle avait l'air d'avoir réalisé quelque chose en disant ça, et elle devint pâle à nouveau. Au même moment, la personne qui semblait s'appeler Kano s'assit sur le canapé et se mit à rire tout seul.

"Toi...!! Pourquoi tu lui as dit tout ça alors que tu savais pertinament que c'était la mauvaise personne ?!! Maintenant on ne peut pas la laisser partir d'ici alors qu'elle connaît la nature de nos activités !" "Ahaha... Et bien, c'est parce que tu n'arrêtais pas de me dire de vite tout lui expliquer. Aha~ bon sang, c'était juste trop drôle !~" Celui qui se faisait appeler Kano eut à peine le temps d'en dire d'avantage avant de recevoir un violent coup derrière la tête. La fille qui s'appelait Kido regarda méchamment vers moi, son visage jusqu'alors sans émotions exprimait maintenant un mélange de colère et de panique. Même lorsqu'elle avait ce regard, seules des pensées calmes telles que "elle semble avoir mon âge" ou "elle doit avoir un an ou deux de plus que moi, pas plus" me vinrent à l'esprit. Bien que ça aurait été plus approprié pour moi d'éprouver une certaine anxiété, à la place, je me sentais très relaxée. Il est vrai qu'ils font partie d'une mystérieuse organisation qui se cache dans un repère et qu'ils y exercent sûrement des activités suspectes, mais, ils n'avaient pas l'air d'être de mauvaises personnes.

"U-Umm..." Dans tous les cas, j'allais demander quelque chose quand je fus à nouveau interrompue. "Quel est ton nom ?" "Hm ?" En soupirant, la jeune fille me posa cette queqtion avant de s'asseoir à côté de l'autre garçon. "Je t'ai demandé quel était ton nom, moi je m'appelle Kido, et l'autre idiot assis à côté c'est Kano." Comme je le pensais, sa manière de parler était assez androgyne. "L'autre idiot assis à côté" se pencha légèrement vers moi avec un sourire sur son visage, bien qu'il ait l'air un peu plus âgé, en y regardant de plus près, je me rendis compte qu'il ne devait pas être plus grand que moi non plus. "Ah, hum, Je suis Kisaragi Momo, j'ai seize ans..." Lorsqu'on me demandait mon nom, je donnais aussi instinctivement mon âge, non pas que ce soit une habitude ou quoi que ce soit d'autre mais j'avais peur que ça ressemble à ce que je disais pendant une audition d'idole. Si je disais quelque chose comme "Je suis une idole, je ne peux donc rien y faire!" ils ne laisseront jamais tomber, que ferais-je si c'était le cas... j'aurais tellement honte. "Kisaragi, tu es vraiment une idole, tu donnes même ton nom lorsque tu te présentes." C'était la pire des choses qui pouvait arriver. "Non ! Ce n'est pas ça ! Ce n'est pas comme si c'était une habitude ou que je pensais à une audition ou quelque chose dans le genre ! Ça sort juste comme ça ! Enfin tu vois je n'ai pas vraiment d'amis alors quand je parles à quelqu'un, je suis tellement excitée que je dis des choses bizarres."


Le silence était assourdissant, je n'avais qu'une envie, de m'enfermer dans un trou et de ne plus jamais en sortir. "Je vois... ta vie doit être dure." "O-oui." J'étais un peu réconfortée. Kano commença à rire encore une fois avant que Kido ne le frappa à l'estomac afin de le faire taire. "Quoiqu'il en soit, je ne sais pas trop quoi faire maintenant, j'aimerais bien te laisser partir aussi vite que possible, mais après toutes les choses que l'on t'a dit, tu comprends que ça ne serait pas une bonne chose pour nous si on te laisse partir..." "Oui, c'est ça.... de ce que j'ai compris." "Tout ça, c'est à cause de cet abruti." "Ahah, mais à cause de l'erreur de Kido~...ou pas." Dès lors que Kido se retourna, il se corrigea lui-même et mit ses bras sur son estomac afin de se protéger. "Mais vous savez, cette situation n'a pas que de mauvais aspects. Je l'ai juste vue pendant un livestream en ligne, mais sa capacité est plutôt impressionante." Un livestream ? En ligne ? Était-ce une video de l'époque où j'avais causé une agitation ? La vidéo a été beaucoup partagée, comme je le craignais. "Impressionnante ? Tu parles d'elle ?" "Ouaip. Dis-moi, tu avais cet état qui attirait l'attention des gens bien avant de devenir idole n'est ce pas ?" "Hein ?! O-oui, c'est... vrai..." J'ai un peu été surprise que l'on appelle ça un "état". Face à ma réaction, Kano me regardait avec une expression qui semblait vouloir dire "je vois". "De ce que j'ai vu, ça doit être difficille de vivre avec cet état-là, je suis impressioné que tu sois devenue idole malgré ça." Il agissait comme s'il savait tout de moi, me donnant l'impression qu'il lisait dans mes pensées. "Ma mère avait un problème d'argent alors j'ai décidé de l'aider un peu en faisant ça, mais... comment sais-tu...?" "Umm ? J'ai juste deviné, je suppose ? Je me suis dis que même si tu es une idole super populaire, c'était bizarre que quelqu'un puisse attirer les yeux des autres aussi facilement. C'est l'exact opposé de Kido. Si Marry avait un tel pouvoir, elle serait morte à l'heure qu'il est. Hahaha !" "Marry est un cas à part, et puis même, leurs circonstances sont totalement différentes." "Ouais, je pense que tu marques un point. D'ailleurs, je ne l'ai pas vue depuis un moment. Elle est toujours en colère ?" "Hum... J-je ne pense pas que je suis encore la discussion là..." J'étais plus que confuse, ils n'avaient pas l'air de mauvaises personnes, mais qui étaient-ils réellement? Et qu'allaient-ils faire de moi maintenant? "Ahh, désolé désolé. Mais assis-toi d'abord." "Euh, oui bien sûr..." Il montra d'un geste le sofa de l'autre côté de la table, en face d'eux. Une fois que je m'assis en face de Kano, pour une raison quelconque, j'avais l'impression que j'étais en pleine scéance thérapeutique. "Pour faire simple, comme l'a dit Kido, nous ne pouvons pas te laisser partir, donc nous voulons que tu restes ici pour l'instant. Bien sûr, nous comprenons que tu veuilles rentrer chez toi aussi vite que possible, c'est pour cela que nous te proposons un marché, ou plutôt une proposition." "U-une proposition ?" "Oui, en gros, nous allons te guérir de ton état. Ou plus précisément, "l'effacer". Nous pouvons faire ça, enfin si tu le souhaites. Kido, c'est tout ce que nous pouvons faire, pas vrai ?" "Bon..... Je suppose que oui, mais dans tous les cas, nous ne pouvons pas la laisser partir."

C'étaient les paroles les plus invraisemblables que j'avais entendues de toute la jourrnée. Et cela pour la simple et bonne raison que j'ai rencontré pour la première fois des personnes qui me proposaient de m'aider avec mon état. Mais naturellement, je ne pouvais pas les croire si facilement. À en juger de ce qu'ils ont dit plus tôt, il est possible qu'ils disent ça juste pour se moquer de moi. Avant tout, comment pouvaient-ils me "guérir" de mon état, ce n'est pas comme s'il s'agissait d'une maladie ? J'ai déjà essayé tout ce qui me passait par la tête, j'étais vraiment à court d'idées.

"B-ben... Bien sûr, je serais ravie si j'étais guérie, mais..." "Ah, donc tu veux guérir. Je veux dire, c'est évident que tu ne la maîtrises pas encore. Bon, chaque personne a des choses qui marchent pour elle et d'autre qui ne marchent pas, mais je suis sûr que tu trouveras si tu expérimentes un peu." "Expérimenter..." Suis-je vraiment capable de lui faire confiance ? Je venais à peine de le rencontrer, je ne savais rien de son passé et il donne l'impression de tremper dans des affaires pas nettes. Cependant, je n'ai jamais connu quelqu'un qui m'avait proposé de guérir mon état. Le faible espoir de "devenir normale" grandit soudainement en moi à un tel point que je pouvais faire confiance à un inconnu. "Ah... ça me rappelle de vieux souvenirs, j'avais dit la même chose à Kido..." Après avoir étudié mon expression faciale, Kano ferma ses yeux comme pour se rappeler de quelque chose. "Oui, je pense que tu l'as fait. "Kido était tellement mignonne à l'époque~... Elle m'avait dit 'À ce rhytme, je vais finir par disparaitreSauvez-moi je vous prie' Oh, ah !" Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, Kido le refrappa derrière la tête, était-ce une bonne chose de toujours viser la même zone...? "Ça aurait été mieux si je t'avais fait disparaitre avant." Même si Kido l'avait frappé, Kano continuait de sourire. "Bon, quoi qu'il en soit... tu ne dois sûrement pas nous croire lorsque je te dis que nous allons te guérir, allez Kido, montre lui." "Pourquoi moi ? Montre-lui toi." "Mais la mienne est beaucoup plus compliquée à comprendre, celle de Marry aurait été parfaite, mais elle est déjà vexée, alors ça serait trop lui demander." Elle soupira "Ok, je pense qu'il est temps pour moi de prendre mes responsabilités." Elle soupira encore et se dirigea vers l'une des portes qu'elle ouvrit, il y avait qu'un simple lit dans la pièce. "Euh... que voulez-vous me montrer au juste ?" "Ah, juste une preuve de ce que je t'ai dit plus tôt, tu comprendras plus facilement quand tu l'auras vu." Preuve ? Qu'est-ce que ça pouvait être, il va me montrer quelqu'un qui a guéri d'un état similaire au mien ? Ce n'est pas comme si c'était un régime où on pouvait simplement comparer avec des photos d'avant et d'après... Comme je le pensais, Kido ferma la porte et disparût derrière elle. Kano, à son habitude, souriait. Je pensais qu'il attendait que Kido revienne avec quelqu'un. Je décidai d'attendre aussi, curieuse de voir la suite.

... Cependant, après une minute passée, Kido ne revenait toujours pas. Je regardais l'horloge à coucou et l'horloge numérique acrochées au mur. Pour être honnête, j'avais l'impression que le temps passait très lentement, comme s'il s'allongeait lorsqu'on avait rien à faire. Kano, qui souriait comme toujours comme avant, commença à feuilleter les pages de son magazine. La porte n'était pas prête de s'ouvrir, ce qui me faisait me demander ce que je faisais encore assise ici.

"Eh, excuse mo~Ahhhh !!" Lorsque je regardai dans la direction de Kano pour lui demander ce que l'on attendait au juste, mes yeux ont remarqué une vue impensable, je ne pouvais m'empêcher de crier. À côté de Kano, il y avait Kido, assise dans la même position qu'avant. Si elle avait marché de la porte vers nous, je n'aurais pas sursauté comme je l'ai fait.

"C-c-c-c-comment tu as fait ?! Quand as-tu..." Kido m'a regardé avec des yeux froids et désapprobateurs quand elle m'a vu sauter dans une telle surprise que j'ai failli tomber derrière le canapé. "Bref, c'est comme ça ! Tu as eu peur ?!" Kano dit ça normalement alors que je revenais de derrière le canapé. Elle soupira encore. "Tu n'exagères pas un peu ? Arrête de te comporter comme si tu avais vu un fantôme." "En fait, tu ressembles un peu à un fantô- ah !" Même après avoir reçu un coup dans l'estomac, Kano souriait encore. À ce moment-là, je pensais qu'il éprouvait une certaine fierté ou quelque chose comme ça à pouvoir sourire comme ça.

"Que s'est-il passé à l'instant ?!!" Assise à côté depuis le début, j'essayais de comprendre ce qui venait de se produire. Pour être honnéte, j'ai été apeurée par Kido et je ne pouvais forcer monn corps à regarder dans sa direction. "Kido est comme toi, ou plutôt, c'est ton exact opposé. Depuis toute petite, elle peut se rendre 'invisible' aux yeux des autres." Je pouvais difficilement croire Kano. "Je pense que tu l'as realisé quand tu l'as vue, mais tu ne l'as même pas remarquée, non ? Je pense que l'on peut dire que c'est comme un état continu."

Je n'ai rien remarqué. C'est comme si elle est apparu dans la seconde où je l'ai vue. C'était comme un tour de magie.

"Mais elle s'est bien sûr entraînée pour pouvoir contrôler ça, et maintenant, elle le peut. C'est la preuve que l'on peut t'aider, afin d'annuler ton état." Je frappai mes mains sur la table et me penchai en avant. "Je compte rester ici !! Les travaux ménagers ou quoi que ce soit d'autre que je peux faire, je le ferai !! Et les opérations dont tu m'as parlées plus tôt, j'y participerai, et je ferai de mon mieux ! Alors s'il vous plaît, laissez-moi intégrer le Mekameka Dan!" Je ne pouvais pas abandonner maintenant. Jusqu'à ce jour, j'ai vécu beaucoup de situations difficiles, mais pour la première fois, mon coeur voletait grâce à l'espoir de cette nouvelle opportunité. Si je reste ici, mon état va sûrement s'améliorer. Je serai capable de faire du shopping comme une personne normale, me faire des amis, juste comme une personne normale. "V-vraiment ? Je suis content d'entendre ça ! Et ça s'appelle le Mekakushi Dan, c'est important de le retenir." "Mekekushi Dan, je ferai de mon mieux !!" "On peut arrêter d'utiliser ce nom bizarre, et puis, ce n'est pas comme si on avait énormement d'opportunités de se présenter." Kido marmonna ces paroles après avoir entendu notre discussion enthousiaste avec Kano. "Mais Mekekushi Dan, c'est un nom cool ! J'ai hâte de travailler avec toi, Chef !" "Qu'est ce qui t'arrive soudainement... Bref, je suis contente que tu nous ais rejoint, Kisaragi." "O-oui !" "Oh, j'ai compris, dis ce que tu veux, mais vu que personne ne t'appellait Chef avant, tu es contente que quelqu'un le fasse... Aie, ça fait mal." Ahh, cette fois, c'est le bras que Kano qui a été plié de manière a former un angle bizarre, mais il souriait toujours. Alors, Kano doit vraiment éprouver une grande fierté à toujours sourire. Avec un léger sourire, j'observais la scène entre les deux. Je m'y étais déjà habituée suite à mon court séjour ici, quand soudainement, l'une des portes au fond à droite s'ouvrit. Une petite fille aux cheveux blancs apparût, elle avait l'air tout droit sortie d'un livre de contes. "Um, tu t'es finalement décidée à sortir, Marry..." La fille appellée donc par son nom se tourna vers nous, et affichait le même visage qu'un enfant qui aurait vu un monstre, elle retourna dans la chambre plus vite qu'elle n'en était sortie. "... Je ne peux pas dire que je ne l'avais pas prévu." "... Comme je l'avais imaginé, Marry est si facile à anticiper." "Ah, pardon pour ça, c'était Marry à l'instant, tu sais, je voulais te la présenter aussi vite que possible, mais..." "Elle n'a pas l'air de m'aimer." "Non elle est comme ça avec tous ceux qu'elle vient de renconter, Kano, va l'appeller." "Ah non ! Je n'ai pas envie de me retrouver face à 'tu sais quoi'." "C'est de ta faute si elle est comme ça, c'est toi qui a fait la remarque sur ses chaussettes alors qu'elle étaient à peine différentes de la normale." "Mais elles étaient vraiment bizarres, et de ce côté-là, tu n'as absolument pas réagi." "Au final, je n'allais quand même pas rire ou me moquer d'elle, rester neutre était la meilleure chose à faire." "Pas moyen, si Marry est venue en portant ces chaussettes, c'est qu'elle attendait une réaction, rester neutre aurait eu le même effet que se moquer d'elle. En tout cas, ça ne fait pas différence de ce point de vue-là, allez, va l'appeller. Tu essaies juste de me faire dire que c'est de ma faute." "Qu'est ce que tu..." "Allez, dans ce genre de situation, il vaut mieux resster entre filles non ?" Laissant échapper un soupir, elle dit:" Ok je vais la ramener, mais dès qu'elle sera là, tu devras te débrouiller tout seul."

Kido se leva, et alla vers la pièce ou la fille prénomée Marry s'était cachée.

"Auu ?!" Au moment où la porte s'ouvrit, on entendit un gémissement ainsi qu'un petit cri étouffé. La porte s'ouvrit entièrement et je vis la petite fille que je ne conaissais pas encore en pleurs, se tenant frénétiquement le front. Apparemment, elle est restée derrière la porte depuis le début et, lorsque Kido l'ouvrit, se fit frapper par cette dernière. Kido nous pointa du doigt alors que l'autre tenait toujours son front. "Humm, on dirait vraiment qu'elle ne m'aime pas..." "Nan, Marry est juste extrêment timide... Oh, on dirait que Kido a du mal à la convaincre de venir." Kano ne semblait pas vraiment consérnait par cette situation, il se contentait de feuiller son magazine. Puisque Kido désepérait à faire sortir la jeune fille de la pièce, je pouvais entendre des bribes de leur conversation depuis la porte ouverte. Je n'entendais pas tout, mais les mots négatifs de la jeune fille tel que 'je ne peux pas le faire' ou 'j'ai trop peur' résonnaient dans mon esprit. "Humm, ça ne vas pas être possible après tout..." Dés que je me tournai vers Kano pour le lui dire, on entendit une porte se refermer, Kido apparût alors, avec la petite fille qui se cachait derière elle. Ses cheveux blancs, qui lui descendaient jusqu'en dessous de la taille, ressemblaient à la fourrure d'un animal, et je ne pouvais m'empêcher de penser à quel point ça serait génial de mettre mon visage dedans. "Ah, apparemment tu l'as convaicue, je n'en attendais pas moins de notre chef." Posant le magazine qu'il avait entre les mains, Kano applaudit légèrement. Kido s'assit là ou elle se trouvait avant et la petite fille la suivit se mettant entre les deux adolescents. En la voyant de plus près, elle ressemblait vraiment à une poupée, avec ses yeux roses, sa peau encore plus pâle que celle de Kido, et ses longs cheveux soyeux, elle ressembait à un peronnage de conte de fées. Mais malgré son apparence plus que mignonne, elle cachait son visage, fixant un endroit vide sur la table, elle prononçait doucement ce qui pouvait être assimilé au paroles d'un sort, juste assez fort pour que je puisse entendre les 'je vais bien, je vais bien' qu'elle répétait sans cesse. "Désolé de t'avoir fait attendre, voici Marry !" Elle frissonna en entendant son nom et leva les yeux timidement. Elle avait l'air très introvertie. En tant que nouveau membre, je dois donner une bonne première impression. "Ravie de te rencontrer Marry, je suis Kisaragi. A partir d'aujourd'hui, je resterai ici pour l'instant, alors j'espère que l'on pourra bien s'entendre." Au moment où j'ouvris la bouche, elle se raidit encore, mais mes mots ont dû l'atteindre, après qu'elle ait entendu mes paroles, elle semblait tout de suite plus apaisée. "-----" Cependant, elle restait figée dans la même position. "Euh... haha.. C'était tout à propos de moi..." Instinctivement, j'essayais de parler afin de combler le vide dans la discussion, mais dès que je me taisais, je me rendais compte que je n'avais rien à dire. Je devrais peut-être acheter un livre de communication pour la prochaine fois? Mais, à ma grande surprise, ce silence fut de courte durée. "J-je suis... Marry.... Ravie de te rencontrer." J'ai alors réalisé qu'elle s'est présentée, que sa voix était très délicate, et qu'elle s'arrêtait au beau milieu de sa phrase. Les yeux de Marry comencèrent a tourbillonner et sa peau se colora d'une teinte rosée qui lui monta jusqu'aux oreilles. "Je-je vais faire du thé !!" Comme elle avait sûrement atteint sa limite, elle se leva précipitemment et se dirigea vers la cuisine. "Ah ! Tu n'as pas à en faire tu sais !" Juste au moment où je pensais pouvoir commencer une discussion avec elle, elle quitta sa place. "Wow, Marry a vraiment réussi !" "J'étais surprise qu'elle parle autant à quelqu'un qu'elle venait de rencontrer" Tout deux faisaient les éloges de Marry.

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"Hein ?!! Vraiment ?!" Je ne pouvais pas m'empêcher de poser cette question, cachant ma surprise, devant cette conversation (si on peut appeller ça une conversation) qui comptait pour une longue discussion. "Bon cela dit, tu dois être la quatrième personne avec qui Marry parle de toute sa vie, alors je ne pense pas que ça compte." "La quatrième ? ! Euh, quel mode de vie est ce que Marry mène…?" "Mode de vie hein?... Umm… Pour expliquer ça avec le langague actuel, on pourait dire qu’il s’agit d’une NEET.” En disant cela, Kano cherchait le regard de Kido. “Ouais, en plus, elle sort rarement de sa chambre, je pense que tu peux appeller ça une anti-social…” "Ah… A ce point… ? Wow, je ne pensais pas …” Même si j’étais celle qui ai posé cette question, je me sentais un peu mal pour Marry qui a été si banalement comparée à une anti-social. “Mais on devrait bientôt faire quelque chose à propo de ça. Je veux dire, c’est quand même sa deuxième année en tant que no-life…." "Combien de fois on en a parlé maintenant ? Mais à chaque fois que l’on aborde le sujet, elle s’arrête complètement de parler." "Ben, ouais… Umm, qu’est ce qui ne va pas Kisaragi ?" "Ah ! Non non… ce n’est rien.” Entendre les mots “deuxième année en tant que no-life” me faisait penser à quelque chose, et ça a dû susciter une certaine réaction chez moi puisque Kano me fixait curieusement. Il avait l’air surpris lorsque j’évitai la question mais n’insista pas plus.

“Bref, je pense que l’intégration de Kisaragi lui fera du bien." "Ouais, elle a l’air plutôt contente. "Hein ? Vraiment ? … Ça ne donne pas l’impression qu’elle pense ça de moi, vraiment…" "Bon je veux dire, Marry a mis deux de ses tasses préférées, elle ne nous laisse jamais les utiliser, je pense vraiment que l’un est pour toi, Kisaragi.” Je regardai en direction de la cuisine et remarquai que Marry preparait le thé frénétiquement. Elle avait prix quatres tasses qu’elle disposa sur un plateau. Je ne pouvais pas dire à quel point ils étaient précieux juste en regardant, mais alors que deux étaient vierges, les deux autres avaient des motifs d’animaux gravés dessus. “Ah…” Cela me rendait si heureuse. Marry qui n’était sûrement pas douée dans les relations sociales avait sorti ses tasses préférées juste pour moi. J’étais sûre que c’était sa manière à elle de me souhaiter la bienvenue. Je sentis mon coeur battre plus rapidement. En y repensant, cela faisait assez lontemps que je n’avais pas parlé à des personnes d’à peu près mon âge. Même à l’école, à cause de mon travail irrégulier et de mon "état", j’ai rarement eu l’occasion de parler à des gens en face à face. “J'avais un peu peur mais on diait que vous allez bien vous entendre. Je pense que c’est vrai ce qu’on dit sur les filles qui vont mieux en rencontrant d’autres filles ! Finalement, ça va être beaucoup plus joyeux ici désormais." Kano se pencha légèrement vers Kido et vit qu’elle avait l’air de bouder un peu. Je réalisai la raison de cela que maintenant, et peu après, Kano fit de même. “Ouais, c’est vrai… En voyant les choses sous cet angle, je ne suis pas la plus féminine de toutes non plus…. Vraiment désolée de vous décevoir…!" "Quoi? ! Nan, attends, regarde ! Qu’est-ce que tu dis ?! Même Kido change secrètement d’habits et porte en fait un t-shirt très féminin, et même qu’elle se regarde dans le miroir ~ow ow !" Je ne pouvais pas l’aider cette fois, c’était de sa faute. “Au fait Kisaragi, tu ne devrais pas contacter ton agence ou ta famille ou quelque chose dans le genre ? Ça serait probablement mieux s’ils ne considèrent pas ton absence comme quelque chose de sérieux.." "Ahh ! Tu as raison ! J’avais complètement oublié !" "Avant ça Kido, tu pourais me laisser partir... ?! J'abandonne, j'abandonne !" Sans même manifester la moindre expression, Kido ressera son emprise sur le bras de Kano.

Dans tous les cas, je devais appeller ma manager, non, c'est trop effrayant, je ferais mieux de lui envoyer un message. Lorsque je pris mon téléphone, je vis les centaines de messages, d'appels et de messages vocaux qui remplissaient mon appareil. Mon estomac començait à me faire mal. Comment devais-je expliquer la situation? Déjà, ce genre de situation ne se produisait pas tous les jours.

Pour l'instant, j'essayais d'écrire tout se qui me passait par la tête.

Sujet:Je quitte mon job

Corps: Actuellement, je suis dans les locaux d'un groupe de personne appeller le Mekekushi Dan. J'aimerais que mon état s'améliore grâce à eux. S'il vous plaît, ne vous inquiétez pas à propos de moi. Veuillez direàma famille de ne pas s'inquiéter non plus. Je suis vraiment désolée--

--Ayant écrit ça, je pousse le plus long soupir de ma journée.

Ils vont sûrement penser que la personne ayant envoyé ça a prit un champignon bizarre. Juste avec le titre, c'est évident que ce n'est pas quelque chose que des gens normaux envoient.

"C...Comment je peux leur expliquer ma situation...?" "Um... bon... Désolée que tu doives passer par là..." Je regardai Kido pour obtenir de l'aide, mais elle devait se sentir coupable de m'avoir amenée ici par erreur et elle était trop frustrée pour dire quoi que ce soit d'autre.

"Hum... Bien, quoi qu'il en soit, il n'y avait aucune chance que j'envoie un message pareil... Il n'y a pas de meilleur moyen de le formuler ?" "L-le thé est prêt. Désolée de l'attente-...! Woahhhh !"

Alors que je regardais mon téléphone afin de trouver une solution à mon problème, du thé se versa sur moi de ma droite. Une quantité considérable de liquide se versa sur ma tête et mon téléphone. "Woahhhh !" Pour la énième fois aujourd'hui, ma voix résonna dans cette piece. C'était en partie à cause du thé chaud sur mon corps, et d'une autre partie à cause des mots "message envoyé" qui s'affichait sur mon téléphone.

"Ahhh, j-j-je suis désolée, je suis vraiment désolée." "C'est pas grave, juste fais vite et ramène un chiffon." Marry essaya de s'excuser encore une fois, mais Kido courut en direction de la cuisine. J'ai frénétiquement appuyé sur le bouton "annuler" mais il n'y avait pas de réaction. Incapable de l'arrûter, le message fut envoyé, et immédiatement après, comme s'il avait accompli son devoir, mon téléphone s'éteignit. Comment cela a-t-il pu se produire?

"J'ai ramené un chi- Woahh !" Cette fois, je fus frappée à la tête par un chiffon humide et mouillé qui n'avait pas été essoré. Le liquide froid coulait le long de mes cheveux, s'écoulant en grosse goute. Sans même prendre la peine de retirer le torchon de ma tête, je regardais tout le monde. Il y avait Marry, avec un teint pâle, et sur le point de pleurer. Kano qui faisait comme si de rien n'était malgré la situation. Et Kido, désesperée et qui cachait son visage avec la capuche de son haut.

--Ahh... Quel désordre. Mais, d'une manière ou d'une autre, rien de cela n'importait vraiment.

Je m'amusais vraiment, je ne me préoccupais de rien d'autre. Je n'ai pas ressenti ça depuis longtemps.

J'ai peut être mal compris quelque chose de mon côté. Mais à ce moment-là, je me suis dis, "ça doit être ça d'être jeune." C'est comme faire l'imbécile avec des membres de clubs après l'école- c'est ce qu'on ressent lorsqu'on fait ça ?

Dehors, le soleil était probablement en train de briller comme jamais, et les cigales devaient crier leur chant insupportable.

Dans un jour comme celui- là, j'ai pris ma decision.

Et comme pour confirmer cette décision, j'ai essayé de la retranscrire avec des mots.

“——Je ferai de mon mieux au sein du Mekakushi Dan !”